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    Reportage



  



  


  
  "On est en train de devenir un symbole" : à Dunkerque, un 1er-Mai placé sous le signe de la mobilisation contre le plan de suppression chez ArcelorMittal

Ce 1er Mai à Dunkerque : Un symbole puissant de résistance contre ArcelorMittal !

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Appel à l’intervention de l’État face aux suppressions de postes chez ArcelorMittal

Des dirigeants politiques de gauche ont exprimé leur souhait que l’État réagisse rapidement suite au plan de restructuration annoncé par le géant sidérurgique, ArcelorMittal, qui vise à réduire de 600 postes en France, dont une grande partie dans la ville portuaire de Dunkerque. Le syndicat CGT, qui réclame une nationalisation de l’entreprise, s’engage à intensifier son action.

La CGT espérait mobiliser un mouvement « historique » après le coup dur annoncé par la direction d’ArcelorMittal. En ce jeudi 1er mai à Dunkerque (Nord), la manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes (1 500 selon le syndicat, 800 selon les autorités), avec la présence de figures de la gauche, telles qu’Olivier Faure (Parti Socialiste), Aurélie Trouvé (La France Insoumise) et Marine Tondelier (Écologistes). Devant les caméras, François Ruffin a souligné la dépendance de nos sociétés au « métal et à l’acier », alertant sur les dangers que le plan de licenciement fait peser sur l’économie locale.

Des soutiens politiques en masse

Dans une région souvent présentée comme un modèle de réindustrialisation, les usines d’ArcelorMittal à Dunkerque et Mardyck sont emblématiques, employant environ 3 500 salariés. Nicolas, un ouvrier ayant près de sept ans d’ancienneté chez ArcelorMittal, témoigne : « Tout le monde connaît quelqu’un qui y travaille, et si une fermeture se produit… »

Les ouvriers pointent les machines vieillissantes et l’alerte des syndicats, en plus de la suspension du grand projet de décarbonation de 1,8 milliard d’euros, malgré un soutien de l’État. Cheryl, une collègue, partage son inquiétude : « On tremble tous et on attend d’avoir des nouvelles sur les licenciements. » Le ressentiment face à la possible baisse de l’activité de l’entreprise s’installe.

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Nicolas, ouvrier chez ArcelorMittal, parmi les manifestants le 1er mai 2025 à Dunkerque (Nord). <span>(PAOLO PHILIPPE / FRANCEINFO)</span>

Gaëtan Lecocq, secrétaire CGT du CSE à Dunkerque, alerte sur les conséquences d’un éventuel effondrement d’ArcelorMittal : « Si cela arrive, un tsunami économique et social touchera la région, avec un effet domino sur l’emploi. » Les responsables politiques et syndicaux avancent que près de 10 000 emplois pourraient être affectés, incluant de nombreux sous-traitants. Tout cela dans un contexte où le taux de chômage dans la région (8,2 % au quatrième trimestre 2024, selon la préfecture des Hauts-de-France) est en baisse grâce aux nouvelles usines.

Une stratégie de délocalisation mise en avant

ArcelorMittal, deuxième producteur mondial d’acier, envisage de délocaliser certaines activités vers l’Inde, tentant de recouvrer sa compétitivité dans un contexte de « crise de l’acier en Europe ». Les syndicats reconnaissent les défis posés par la concurrence chinoise, la montée des coûts de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine et les droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Pourtant, ils déplorent l’absence d’investissements, mettant en lumière la prospérité apparente de l’entreprise, avec un bénéfice net de 805 millions de dollars (711 millions d’euros) au premier trimestre 2025.

Divers leaders de gauche ont appelé récemment à une « intervention immédiate de l’État », notamment pour envisager une prise de participation dans ArcelorMittal, tout en demandant « zéro licenciement ». La nécessité d’une nationalisation temporaire ou pérenne a également été évoquée. Boris Vallaud, responsable des députés socialistes, a annoncé son intention de soumettre une proposition de loi pour mettre le site de Dunkerque sous « tutelle », afin de contraindre l’entreprise à maintenir ses activités et à préserver les emplois, même à perte, le temps de trouver un « repreneur » ou de lancer « une nationalisation partielle ».

« Pour l’instant, on est gentils »

Marine Tondelier, rencontrée dans le cortège, voit le problème au-delà des pertes d’emplois. « À Dunkerque, ArcelorMittal fait partie de notre identité, tout comme les terrils. Aujourd’hui, nous luttons pour des emplois, mais aussi pour notre patrimoine, » souligne-t-elle. L’acier, selon elle, est essentiel à de nombreux secteurs, y compris la défense.

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Gaëtan Lecocq soutient que « l’acier est aussi vital que l’électricité, aucune entreprise ne peut prospérer sans. » Selon lui, la situation d’ArcelorMittal à Dunkerque pourrait devenir un symbole de la lutte, tout comme ce fut le cas à Florange en 2012. Il critique aussi les élus, en leur reprochant de ne fournir que de « beaux discours » sans actions concrètes.

Le 13 mai prochain, la CGT prévoit de mener une action nationale à Paris, rassemblant l’ensemble de l’industrie métallurgique. « Pour l’instant, nous sommes dans l’apaisement, mais nous sommes prêts à intensifier notre lutte. Dunkerque est un territoire engagé et nous ne céderons pas. Ce n’est pas le début d’une bataille, mais le lancement d’une guerre. »

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