Les fleuristes et l’ouverture le 1er mai : une tradition à défendre
Farell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes, insiste sur le respect de la tradition en ouvrant les fleuristes le 1er mai.
La journée du 1er mai est marquée par le défilé de la Fête du travail, mais elle suscite également des débats autour de l’interdiction pour les employés de travailler. En effet, ce jour est le seul chômé de l’année, à l’exception des hôtels et des restaurants, qui peuvent ouvrir s’ils accordent un salaire double à leurs employés. Certaines exceptions rares existent, mais doivent prouver la nécessité de l’activité en question.
Une proposition de loi pour assouplir les règles
Des sénateurs centristes, soutenus par le gouvernement, ont présenté une proposition de loi pour permettre aux commerces déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir également ouvrir le 1er mai, en particulier pour les boulangers et les fleuristes. Farell Legendre soutient cette initiative.
Des fleuristes divisés sur l’ouverture le 1er mai
Interrogé sur le fonctionnement des fleuristes durant cette journée, Legendre note que certains ont bravé la législation en restant ouverts, même sans leurs employés, tandis que d’autres ont respecté la loi.
Il admet que de nombreux confrères ont choisi d’ignorer la loi, bien que certains aient décidé d’ouvrir sans faire travailler leurs équipes. La journée est encore jeune, et les statistiques ne sont pas encore disponibles.
Les responsabilités des fleuristes
Concernant ceux qui ouvrent leur boutique malgré l’interdiction, Legendre souligne que chacun doit assumer ses choix.
Il n’affirme pas que ces fleuristes ont raison, mais il reconnaît qu’ils agissent en connaissance de cause. Un climat de tolérance a existé par le passé, mais il est devenu rare, avec une volonté des autorités de sévir davantage. D’après lui, il est essentiel de faire des choix responsables.
Un encadrement légal à assurer
La fédération n’a pas encore reçu d’informations sur des contrôles, mais s’attend à en recevoir dans les jours à venir, car ceux-ci demandent du temps.
Il rappelle que les contrôles peuvent perturber l’activité des entreprises et que les artisans perpétuent une tradition à travers leur savoir-faire. L’héritage des fleuristes va bien au-delà d’une simple transaction commerciale.
La fin de la tolérance dans le secteur
Legendre explique que le renforcement des contrôles depuis 2021 a modifié la situation.
Les autorités disposent de moyens variés, ne nécessitant pas toujours une présence physique sur place pour infliger des amendes.
Une future ouverture pour le 1er mai ?
Une proposition de loi a été mise sur la table permettant aux commerces ouverts le dimanche d’ouvrir également le 1er mai. Legendre est en faveur de cette évolution.
Il insiste sur le fait qu’une telle ouverture se ferait sur une base volontaire pour les employés, sans jamais les forcer à travailler. Leur convention collective offre des conditions avantageuses, comme le doublement de salaire et un repos compensatoire, ce qui entraîne une rémunération quasi triplée pour ce jour.
« Nous et nos collaborateurs sommes volontaires. »
Farell Legendresur franceinfo
Dans le contexte actuel de pouvoir d’achat, offrir cette possibilité serait bénéfique pour les employés, leur permettant d’augmenter leurs revenus lors de cette journée à salaire double.
Les syndicats en opposition
Certaines organisations syndicales, comme la CGT, s’opposent fermement à la possibilité de travailler le 1er mai, considérant cela comme un vol d’un jour férié.
Legendre plaide cependant pour la reconnaissance traditionnelle de cette fête, qui représente une part importante de l’économie, avec des retombées financières significatives pour la filière.
Des démarches engagées pour changer la législation
Lors d’une récente réunion à l’Élysée, Legendre a confirmé qu’il espère que 2025 sera l’année où les fleuristes obtiendront l’autorisation d’ouvrir avec des employés le 1er mai.
Il rappelle qu’un amendement proposé dans le cadre d’un projet de loi de simplification n’avait pas été retenu l’année précédente, mais il reste optimiste quant à l’avenir.
« Je m’oppose à ce que dit la secrétaire générale de la CGT, la notion de volontariat est fondamentale. »
Farell Legendresur franceinfo
Il souligne que chaque employé a le droit de choisir de travailler ou non ce jour-là, et que son choix n’impactera pas son avenir professionnel. La base reste le volontariat, et il appelle à plus de liberté dans ce choix.
Une attente de soutien politique
Legendre se montre confiant quant à un soutien éventuel des autorités, incluant le président Emmanuel Macron et les membres du gouvernement, sur ce sujet crucial.
Il a entendu des déclarations de la ministre du Travail évoquant la nécessité de repenser la réglementation, espérant qu’un projet de loi soit élaboré pour sécuriser la position des fleuristes et de leurs collaborateurs le 1er mai, sans remettre en cause la signification de cette journée.
