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ToggleAccord signé pour accompagner les salariés de Michelin malgré les fermetures
Les principaux syndicats CFE-CGC, CFDT et Sud, qui représentent une large majorité des travailleurs, ont annoncé la signature d’un accord concernant l’accompagnement des 1 254 employés touchés par la fermeture définitive des usines Michelin situées à Cholet (Maine-et-Loire) et à Vannes (Morbihan). En revanche, la CGT, syndicat majoritaire dans ces deux sites, refuse d’apporter son soutien à cet accord.
La fermeture des usines Michelin de Cholet et Vannes a été actée. L’accord d’accompagnement des salariés est prévu pour être signé le lundi 24 mars et concerne des travailleurs qui partiront en préretraite ou qui seront en mobilité interne ou externe. Au total, 1 254 salariés sont concernés, dont près de 900 ont opté pour la mobilité externe. Cela signifie qu’ils préfèrent être licenciés plutôt que de se réorienter au sein du groupe. Les syndicats rapportent que beaucoup de salariés sont prêts à tourner la page. Ceux qui seront licenciés bénéficieront d’une compensation de 40 000 euros bruts au titre des indemnités supralégales, en plus des indemnités légales, calculées selon l’ancienneté. Michelin offrira également une majoration de 1 200 euros par année d’ancienneté, ainsi qu’un bonus en fonction de l’âge. Les syndicats impliqués, tels que la CFDT, la CFE-CGC et Sud, qui ont œuvré pour obtenir ces compensations, sont prêts à signer cet accord avec la direction.
À l’opposé, la CGT refuse de signer cet accord et exprime son opposition ferme à la fermeture des usines. En tant que premier syndicat à Vannes et à Cholet, la CGT critique la décision de Michelin de fermer ses sites, alors que l’entreprise affiche une marge opérationnelle de 12 % en 2024, tout en distribuant des dividendes à ses actionnaires et en affichant un bénéfice net de près de 2 milliards d’euros. Même si les bénéfices ont légèrement diminué, Michelin justifie ces fermetures en mettant en avant l’augmentation des coûts dans ses usines européennes, qui ont grimpé de 50 % entre 2019 et 2024, notamment en raison de la flambée des prix de l’énergie, alors que la hausse est restée modeste en Chine.
Les justifications de la direction
Le directeur général, Florent Ménégaux, attribue cette situation à la concurrence internationale, tout en évoquant également « l’enfer fiscal et social » auquel font face les entreprises françaises. Il souligne la lourdeur fiscale et la complexité administrative. Lors de son audition devant le Sénat en janvier, il a pris le rôle d’un porte-parole de l’industrie française. Son discours a suscité des échos dans les milieux économiques, mais a également provoqué la colère des travailleurs, d’autant plus que Michelin a bénéficié en 2023 de 40 millions d’euros en crédits d’impôt recherche et de 32 millions d’euros en exonérations de cotisations salariales.
Cette situation relance le débat concernant les aides publiques accordées aux entreprises, alors qu’une commission d’enquête examine actuellement la question au Sénat. Florent Ménégaux a été entendu la semaine dernière et a laissé entendre, sans s’y attarder, qu’il pourrait être justifié pour le groupe de rembourser une partie de ces aides.
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