Départs et indemnités : un montant controversé pour Carlos Tavares
Le total des rémunérations versées à Carlos Tavares pour l’année 2024 s’élève à 23 millions d’euros. Ce chiffre inclut également deux millions d’euros d’indemnité de départ et environ 10 millions d’euros de primes d’objectifs. En parallèle, un cabinet de conseil exhorte les actionnaires à émettre un vote négatif lors de l’assemblée générale de l’entreprise automobile, prévue pour mardi.
À la suite du départ de Carlos Tavares, ancien directeur général de Stellantis, dont le mandat a pris fin fin 2024, les informations rapportent qu’il touchera un montant global de plus de 34 millions d’euros, englobant salaires et indemnités, selon des sources de franceinfo.
La rémunération de Carlos Tavares pour l’année 2024 se décompose ainsi : un salaire fixe de 2 millions d’euros, enrichi de 20,5 millions d’euros en primes variables, et 500 000 euros en prestations de retraite. Toutefois, ce montant est calculé sur l’année entière, alors qu’il n’a pas été en fonction en décembre, ce qui fait sourire le cabinet Proxinvest, qui estime qu’il aurait fallu ajuster cette somme en tenant compte de son absence ce mois-là.
Vote consultatif lors de l’assemblée générale
Le cabinet de conseil exprime ses réserves particulièrement à propos de l’indemnité de départ de 2 millions d’euros, qui équivaut à un an de salaire fixe. Cela pose question, compte tenu du fait que l’ancien directeur général a soi-disant démissionné plutôt que d’être licencié. À cela s’ajoute une prime d’objectifs d’environ 10 millions d’euros, en lien avec la création d’une plateforme de production de véhicules électriques dotés de batteries à haute capacité. Bien qu’il n’y ait pas de bonus supplémentaire, la direction souligne qu’il s’agit simplement de l’application des règles en vigueur.
Cette situation fait polémique auprès des actionnaires, incitant le cabinet Proxinvest ainsi qu’un petit actionnaire minoritaire à recommander un vote défavorable lors de l’assemblée générale du groupe, qui se tiendra le mardi 15 avril à Amsterdam. Ce vote n’aura toutefois qu’un caractère consultatif.
Des réactions parmi les employés : un sentiment « indécent »
Au sein des équipes de Stellantis, la somme perçue par leur ancien PDG suscite de vives critiques, notamment parmi les employés de l’usine de Poissy, comptant 2 500 salariés. Éric, qui travaille dans cette usine depuis 25 ans, partage ses doutes : « Est-ce que c’est mérité ? Je ne sais pas. Est-ce que c’est raisonnable ? C’est limite indécent. » Son collègue renchérit : « C’est beaucoup trop. Nous, nous n’avons même pas réussi à obtenir de primes d’intéressement. Ils nous ont offert une prime spéciale, sans intérêt. Ça fait mal. »
« Même sur une vie complète, on n’aura jamais cette somme. »
Vincent, salarié de Stellantis à Poissyà franceinfo
Brahim, également, exprime son indignation : « Il a gagné une somme considérable, alors que des usines ont fermé. C’est beaucoup, il devrait partir sans rien. » Une fermeture imminente de l’usine de Poissy, prévue pour 2028 selon le syndicat Sud, préoccupe grandement les travailleurs. « Je suis convaincu que ce qu’ils vont nous proposer ne pourra jamais se comparer à ce qu’il a reçu, » conclut Brahim. Face à ces enjeux, les ouvriers envisagent une grève mardi pour exiger des garanties concernant l’avenir de leur dernier site francilien.
