Nouveaux défis pour les marchés asiatiques et saoudiens face à la hausse des douanes
Les marchés boursiers d’Asie et d’Arabie saoudite affichent une chute significative, poursuivant ainsi le mouvement amorcé par les places financières américaines et européennes. Cette situation est amplifiée par l’augmentation des droits de douane instaurée par Donald Trump, qui renforce l’incertitude économique à l’échelle mondiale et suscite des craintes de récession.
Au lundi 7 avril, les indices boursiers asiatiques subissent une dégringolade marquée. En Inde, la baisse atteint 3%, tandis qu’à Tokyo, elle s’élève à 7%. Singapour enregistre une chute de 6%, et Taiwan subit une perte d’ouverture de 10%. Cette dynamique n’est pas isolée, car le 6 avril, la bourse saoudienne, la principale économie du monde arabe, a terminé en baisse de 7%. Ce phénomène s’inscrit dans la continuité des pertes subies par Wall Street aux États-Unis, qui a constaté sa pire semaine depuis le début de la pandémie de Covid-19. De surcroît, le CAC 40 a perdu 7% lors de la semaine du 31 mars, effaçant ainsi tous ses progrès réalisés depuis le début de l’année.
La cause majeure de cet effondrement des marchés repose sur l’augmentation des droits de douane imposée par Donald Trump. Les investisseurs redoutent des hausses de prix dans presque tous les secteurs. Par exemple, Apple a essuyé une perte de 526 milliards de dollars de capitalisation boursière en l’espace de seulement deux jours, en raison du fait que 85% de ses produits proviennent de Chine et 15% d’Inde. Cela va entraînant une hausse significative du prix des iPhone. Dans la même situation, Amazon a enregistré une perte de 264 milliards de dollars en deux jours, en raison de sa forte dépendance aux composants fabriqués en Chine. Nike est également touché par cette hausse des droits de douane.
Modification des équilibres mondiaux
Ces changements perturbent les équilibres de la mondialisation, laissant les investisseurs perplexes face aux incertitudes à venir. Comment les chaînes de production, déjà très interconnectées, vont-elles se réorganiser ? La Chine n’a pas tardé à répondre, annonçant l’instauration de droits de douane de 34% sur tous les produits américains à compter du mercredi 9 avril. Si elle ne peut plus écouler ses marchandises aux États-Unis, elle se tournera vers l’Europe, qui pourrait bien devenir un nouveau marché d’accueil. Des pays comme le Vietnam pourraient également adopter cette stratégie. Bien que l’Europe envisage de mettre en place des barrières, la riposte européenne reste encore floue. Cette incertitude crée une atmosphère d’instabilité globale, promettant de continuer à perturber les marchés boursiers internationaux. Dans ce contexte, les banques commencent à réajuster leurs prévisions, et l’un des risques identifiés concerne la potentielle dépréciation du dollar.
L’inflation pourrait également entraîner une diminution de la consommation : si les prix grimpent de manière significative, les consommateurs pourraient réduire leurs achats. Ce cercle vicieux exacerbe les craintes d’une récession. En France, la croissance est déjà faible, et la situation pourrait se dégrader davantage. Éric Lombard, ministre de l’Économie, a même évoqué la possibilité que cette guerre commerciale l’amène à réviser ses prévisions pour l’année prochaine, conduisant la France à ne pas respecter son objectif de réduction du déficit public à 5,4%.
