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ToggleControverse autour de Nestlé Waters : l’Élysée face aux accusations
Suite au refus d’Alexis Kohler de se présenter à la convocation des sénateurs de la commission d’enquête sur l’affaire « Nestlé Waters », ces derniers ont pris la décision de rendre public l’intégralité des communications entre la multinationale suisse et l’Élysée. Ces échanges abordent, notamment, la question de la présence de virus dans l’eau de Perrier. 💧
« Nous constatons qu’Alexis Kohler, secrétaire général de la présidence, n’est pas venu répondre à notre convocation. L’Élysée choisit de rester silencieux. Cette attitude est préoccupante et instille le doute. » Ainsi s’exprimait Alexandre Ouizille, sénateur et rapporteur de la commission d’enquête, lors de son discours le 8 avril dernier. Ce propos a été tenu dans la salle Médicis, où se déroulent les auditions relatives à ce scandale touchant les eaux en bouteille prétendument contaminées et traitées illégalement par Nestlé.
Alexandre Ouizille a qualifié cette absence d’un « affront à la représentation nationale » et d’un « refus de chercher la vérité pour les citoyens« . En conséquence, il a décidé de rendre publics, lors de la publication de son rapport, tous les échanges entre l’Élysée et la société Nestlé, soit 74 pages de documents qui « démontrent la richesse des échanges entre Nestlé et l’Élysée« . De plus, le 4 février dernier, des documents révélés par la cellule d’investigation de Radio France et Le Monde avaient déjà mis en lumière les efforts de lobbying déployés par Nestlé auprès des hauts responsables de l’État.
Le sénateur a évoqué une première rencontre, survenue le 11 juillet 2022, entre Alexis Kohler et Mark Schneider, directeur général de Nestlé. Lors de cette réunion, il a été question d’« une utilisation excessive de filtration pour améliorer la qualité des eaux Vittel, Contrex et Hépar ». Alexandre Ouizille a ajouté que « l’Élysée est conscient des problèmes de qualité de ces eaux » depuis cette date.
Questions sans réponse sur l’implication de Nestlé
Il a également mentionné plusieurs rencontres et échanges de mails qui se sont poursuivis jusqu’en décembre dernier, malgré l’existence de la commission d’enquête formée en novembre. La présidence de la République aurait donc été informée que Nestlé agissait de manière frauduleuse, contribuant à créer une distorsion de concurrence avec d’autres producteurs d’eau, et aurait également eu connaissance des contaminations bactériennes.
Lors de son intervention, Alexandre Ouizille a rapporté qu’« le 23 janvier 2024, Alexis Kohler a été contacté par le lobbyiste de Nestlé Waters, Nicolas Bouvier, pour organiser un échange ‘dès que possible dans la journée’ avec Mark Schneider. » La direction de Nestlé semblait préoccupée par l’enquête menée par Radio France et Le Monde, qui a été publiée peu après, le 30 janvier. Le lendemain, un e-mail de Victor Blonde, conseiller auprès de l’Élysée et de Matignon, indiquait à la présidence ainsi qu’aux cabinets concernés : ‘Bien que la pression médiatique diminue, voici une version reformulée des éléments de langage sur l’affaire Nestlé Waters.’
« Pourquoi n’avoir pas donné des directives claires en matière de respect de la législation aux ministères ? Pourquoi accorder une si grande importance à Nestlé ? Pourquoi ce traitement de faveur, alors que l’Élysée est conscient des manquements de ce groupe depuis des années ? » Ce sont là quelques-unes des questions qu’Alexandre Ouizille aurait souhaité poser à Alexis Kohler.
Soucis de santé publique : des virus dans l’eau Perrier ?
Une autre interrogation cruciale que les sénateurs auraient souhaité poser au secrétaire général de l’Élysée concerne la découverte éventuelle de virus dans les eaux de Perrier. Un e-mail daté du 18 décembre 2024 mentionne une « forte présence de virus qui ne sont pas éliminés par la filtration« , selon Matthias Ginet, conseiller en agriculture auprès de l’Élysée.
Une note émanant de la conseillère en industrie à l’Élysée, également datée de ce même jour, souligne que les filtres utilisés par Nestlé à l’usine Perrier sont « inefficaces contre les virus » et que la société ne semble pas avoir de solutions face aux contaminations virales sporadiques, contrairement aux déclarations constantes du leader mondial des eaux en bouteille.
La direction de Nestlé Waters a déclaré, le 8 avril, n’avoir pas connaissance de ce document. Elle a affirmé qu’« il n’existe pas de contamination virale. Au cours des dix dernières années, Nestlé Waters France a effectué environ 6 000 tests de recherche de virus, sans qu’aucune contamination n’ait été validée. L’absence de détection de virus a été confirmée par le Directeur Général de la DGS et la Directrice Générale de l’ARS Grand-Est lors des auditions. »
Face à l’absence de réponse d’Alexis Kohler devant la commission, le rapporteur a rappelé que « l’Assemblée et le président de la commission des finances, Éric Coquerel, ont décidé de porter cette question devant les instances judiciaires. Notre objectif est d’approfondir nos investigations et de soumettre le sujet à l’attention du Parlement. Il est urgent d’affermir les prérogatives des commissions d’enquête parlementaires« .
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