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ToggleDes conditions de travail préoccupantes pour les livreurs de plateformes
Dans un rapport récemment dévoilé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mis en lumière les défis auxquels sont confrontés les livreurs de repas pour des plateformes telles qu’Uber Eats ou Deliveroo. Cette publication, datée de mercredi et relayée par France Inter et franceinfo, détaille les impacts néfastes de ces conditions de travail sur la santé physique et mentale des livreurs. Ces travailleurs, souvent en milieu urbain, subissent de nombreux facteurs de stress, notamment une pression incessante, l’isolement ainsi qu’un environnement de travail difficile. Le rapport souligne que ces éléments peuvent contribuer à des problèmes tels que le stress, l’épuisement, des accidents de la route, ainsi que des troubles musculo-squelettiques.
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Un constat alarmant révèle que de nombreux livreurs perçoivent des salaires en deçà du Smic horaire, comme l’indique le rapport.
Ces travailleurs sont également soumis à un management algorithmique, selon l’Anses, qualifié de facteur de risque majeur. Ce système, géré par l’intelligence artificielle, attribue des missions aux livreurs sans qu’il y ait d’interaction humaine. Cela engendre une forme d’organisation du travail à risque, entraînant des conséquences sur la santé des livreurs. Les algorithmes non seulement organisent les livraisons mais régulent aussi les avis des clients et les modalités de rémunération, ainsi que les sanctions appliquées, ce qui limite la communication directe entre les livreurs et les dirigeants de la plateforme.
Circulation, météo, pollution
Les facteurs de risques auxquels sont exposés les livreurs dans un milieu urbain sont nombreux, comme le souligne l’Anses. Ils naviguent souvent dans la circulation dense, et se retrouvent dans des environnements peu adaptés pour les vélos. Les aléas climatiques (pluie, chaleur, vent) ainsi que la pollution de l’air et le bruit sont des défis quotidiens. Les livreurs, en tant qu’indépendants, rencontrent des difficultés supplémentaires : des revenus fluctuants, une instabilité financière et un risque d’isolement social. En conséquence, ils ne bénéficient ni de politiques de prévention des risques nor de protections sociales adéquates.
Les répercussions de ces conditions de travail sur la santé des livreurs sont variées. À court terme, le rapport évoque des accidents de la route et des chutes durant leur travail. À moyen terme, ils peuvent souffrir de stress et de fatigue liés à une pression constante. Sur le long terme, ils risquent d’éprouver des problèmes de sommeil, des maladies métaboliques ou cardiovasculaires, sous l’influence de leurs horaires atypiques et de leur environnement professionnel.
Faire évoluer la réglementation
Pour améliorer la santé ainsi que la sécurité des livreurs, l’Anses préconise une évolution des réglementations en vigueur. Elle recommande notamment que les dispositions du Code du travail s’appliquent aussi à ces travailleurs, garantissant ainsi une protection adéquate. Une directive européenne, déjà adoptée, doit être intégrée dans la législation française afin de renforcer les droits des travailleurs de ces plateformes. L’agence insiste également sur l’importance de collecter et de publier des données statistiques sur la santé des livreurs. Enfin, l’Anses espère que les conclusions de son étude sur le management algorithmique pourront être appliquées à d’autres secteurs de travail au sein des plateformes numériques.
Le rapport émis par l’Anses répond à une demande formulée par la CGT il y a quatre ans, le 8 mars 2021, dans le cadre d’une coupe d’évaluation des risques à la santé pour les livreurs des plateformes de livraison en France.
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