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ToggleImpact des taxes sur Apple et les marchés boursiers
La société américaine est fortement tributaire de sa production en Chine, un fait qui pourrait peser sur le coût de ses produits en raison de l’escalade des taxes imposées par les États-Unis. Cette situation se traduit par une tension palpable sur les marchés, comme le montre la performance de l’action de l’entreprise.
Les récentes déclarations de Donald Trump concernant les droits de douane ont provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Depuis le 3 avril, lorsque le président a effectivement appliqué une taxe minimum de 10 % sur tous les produits importés sur le sol américain, les bourses du monde entier ont connu une chute significative. Bien qu’un léger rebond ait été observé suite à son annonce d’un gel temporaire de ces mesures durant quatre-vingt-dix jours, à l’exception des taxes contre la Chine, qui s’élèvent à 145 %, la situation reste délicate.
Les entreprises du secteur technologique américain ont enregistré un regain d’optimisme. Le Nasdaq, principal indice boursier des sociétés de la Silicon Valley, a réalisé une hausse impressionnante de plus de 12 % lors d’une séance, son meilleur résultat depuis 2008. Des géants comme Meta, Google et Microsoft ont réussi à compenser une grande partie de leurs pertes, tandis que Tesla, la marque de voitures électriques fondée par Elon Musk, a vu son action augmenter de plus de 22 % en une seule journée.
Cependant, une entreprise peine à remonter la pente : Apple. Depuis le commencement du conflit commercial, son action a chuté de 11 %, ce qui en fait le plus grand perdant parmi les Gafam (Google/Alphabet, Apple, Facebook/Meta, Amazon et Microsoft). D’autres entreprises comme Tesla et Nvidia, qui fabrique des puces essentielles pour l’intelligence artificielle, se montrent plus résilientes face aux fluctuations du marché.
« Apple se concentre sur des produits, tandis que beaucoup d’autres entreprises parmi les Gafam proposent principalement des services », constate Joëlle Toledano, économiste experte du secteur technologique. Les biens, tels que les smartphones et les tablettes, sont précisément ceux qui ont été ciblés par les mesures protectionnistes de Donald Trump.
Une dépendance à la production chinoise
Apple ne peut ignorer sa dépendance au marché chinois pour sa fabrication : environ 80 % de ses produits y sont conçus, tandis que 90 % des téléphones sont assemblés sur place, selon des analyses du cabinet Evercore ISI, rapportées par CNBC. Les produits destinés aux consommateurs américains sont désormais soumis à des droits de douane très élevés, ce qui nourrit l’inquiétude parmi les investisseurs. « Les coûts de fabrication pourraient tout simplement doubler, il n’est donc pas surprenant que les investisseurs soient préoccupés », souligne Joëlle Toledano. Par ailleurs, les milliards de dollars de surtaxes que Pékin a imposées sur les produits américains compliquent encore davantage la situation d’Apple, d’autant plus que le marché chinois est vital pour l’entreprise, malgré une baisse de 17 % des livraisons l’année précédente, comme l’a rapporté l’AFP.
D’autres géants américains ne peuvent pas non plus se permettre d’ignorer cette dépendance à la Chine. Par exemple, Tesla a produit un peu plus de la moitié de ses 1,8 million de véhicules en Chine en 2023, selon des données divulguées par l’agence Chine nouvelle. La valeur boursière de Tesla a également chuté depuis le début d’avril, tout comme celle d’Amazon, qui dépend largement des matériaux chinois.
Aucune exemption à l’horizon ?
Si les marchés montrent des signes de défiance envers Apple, Donald Trump, de son côté, a exprimé son soutien à l’entreprise au cours de la semaine écoulée. En février, Apple a annoncé un plan d’investissement colossale de 500 milliards de dollars visant à augmenter ses capacités de production aux États-Unis au cours des quatre prochaines années. Cette initiative a été saluée par le président, qui est convaincu que sa politique protectionniste redynamisera le secteur manufacturier américain et incitera les entreprises à relocaliser leur production. Il a aussi encouragé d’autres sociétés à suivre cet exemple dans une communication sur sa plateforme Truth Social.
Dans un podcast du Financial Times, Michael Acton, journaliste britannique spécialisé sur Apple, évoque cette démarche comme une stratégie du groupe pour séduire le président américain. En 2019, sous le premier mandat de Trump, la Maison Blanche avait accordé à Apple une exemption de droits de douane sur sa production chinoise. Actuellement, aucune disposition de ce type n’a encore été établie pour le géant californien.
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