Partager l’article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
:
    Infographies



  



  


  
  Droits de douane : trois graphiques pour visualiser l'ampleur du déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine

Ces trois graphiques choquants montrent l’énorme déficit commercial des États-Unis avec la Chine !

Découvrez aussi :

Guerre commerciale : le bras de fer entre Washington et Pékin s’intensifie

Une escalade préoccupante. Depuis le mardi 2 avril, les droits de douane explosent entre la Chine et les États-Unis. À cette date, Donald Trump a annoncé une augmentation de 34 % sur les produits importés de Chine, en plus des 10 % déjà en vigueur pour l’ensemble des biens sans distinction d’origine. Mais ce n’est pas tout : ce surcoût a rapidement grimpé à 104 % le lendemain, atteignant même 145 % le jeudi. Pékin a répliqué avec force en imposant à son tour des taxes douanières sur les produits américains : 34 % d’abord, puis 84 %, et enfin 125 % d’un coup le vendredi. Cette guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques du monde est désormais un fait établi. Ni Donald Trump ni Xi Jinping ne semblent vouloir faire de concessions. Pour les entreprises et les consommateurs des deux côtés du Pacifique, les conséquences en termes de hausse des prix sur divers produits sont préoccupantes, et les répercussions sur ces deux économies interconnectées pourraient être désastreuses. 

« L’époque où la Chine profitait indûment de l’Amérique est terminée », a déclaré mercredi sur X Stephen Miller, le conseiller principal de la Maison Blanche, après la présentation des nouveaux tarifs. En fervent défenseur des mesures protectionnistes, Trump est particulièrement préoccupé par le déficit commercial de son pays vis-à-vis de la Chine, qu’il attribue à des pratiques jugées injustes, lesquelles maintiennent les coûts de production chinois à un niveau bas. La Chine continue de jouer le rôle de « l’usine du monde », avec des capacités de production bien plus élevées que celles des États-Unis, où le coût de la vie entraîne des frais de fabrication nettement plus élevés.

Un déséquilibre commercial manifeste

Pour l’année 2023, les exportations chinoises vers les États-Unis ont déjà atteint près de 450 milliards de dollars (environ 398 milliards d’euros), soit quasiment trois fois plus que les envois américains vers la Chine. Cette dynamique risque de générer des effets considérables des deux côtés de l’océan. Pour les États-Unis, de nombreux biens chinois maintenant lourdement taxés verront leur coût s’envoler, tandis que la Chine, qui dépend encore de près de 20 % de ses exportations pour le marché américain, subira également de lourdes conséquences, comme l’indique l’économiste Agatha Kratz dans une interview accordée à Le Figaro.

La Chine, premier fournisseur des États-Unis, est omniprésente dans plusieurs secteurs essentiels de l’économie américaine. Le décalage commercial s’avère flagrant : pour 2023, Washington a affiché un déficit de plus de 279 milliards de dollars dans ses échanges de biens avec Pékin. Que ce soit en matière de smartphones, d’électronique ou de textile, les entreprises chinoises dominent le marché américain. En revanche, dans le secteur des services, les États-Unis conservent un avantage, avec un excédent de 26,6 milliards de dollars, dont une part significative provient des frais de scolarité payés par les étudiants chinois dans les universités américaines, selon l’association US-China Business Council. Néanmoins, cet excédent ne contrebalance pas le fossé grandissant dans les échanges de biens.

Lire aussi :  Ces produits américains vont exploser votre budget à cause des droits de douane !

Des relations commerciales dégradées depuis l’ère Trump

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis et la Chine s’engagent dans une guerre commerciale. Dès 2018, sous la présidence de Donald Trump, les deux géants avaient déjà imposé des droits de douane significatifs. En conséquence, les relations commerciales entre les deux nations se sont lentement détériorées. Pékin a alors cherché à diversifier ses partenariats, notamment en Asie et en Europe. Pendant ce temps, son excédent commercial a considérablement augmenté, en grande partie dû à un ralentissement de la demande intérieure, comme l’ont révélé des recherches menées par le Fonds monétaire international (FMI) en 2024.

Bien que la Chine continue d’importer une quantité significative de produits agricoles, tels que le soja des États-Unis, les exportations américaines de cet aliment ont chuté de 38 % entre les périodes 2015-2017 et 2018-2020, au profit d’autres pays comme le Brésil. D’autre part, bien que les États-Unis présentent un fort déficit commercial vis-à-vis de la Chine, cette part a diminué depuis 2013, passant de 68 % à seulement 32 % en 2023, selon des données du Bureau d’analyse économique des États-Unis (BEA) et du représentant américain au commerce (USTR), relayées par Franceinfo.

chart visualization

Ce déclin du pourcentage de la Chine dans le déficit commercial américain s’explique non pas par une baisse des achats de produits chinois, mais plutôt par une augmentation des achats provenant d’autres pays. Simultanément, les exportations américaines vers la Chine ont grimpé de 23 % au cours de la dernière décennie, contribuant légèrement à un meilleur équilibre de la balance commerciale.

chart visualization

Cependant, des analystes du FMI estiment que le déficit commercial des États-Unis, largement alimenté par la forte consommation des foyers américains, ne sera pas près d’être résorbé. La production nationale peine à répondre à la demande croissante des consommateurs, toujours en quête de biens importés. En prenant en compte toutes les relations commerciales, le déficit total du pays a ainsi augmenté de 400 milliards de dollars au cours des dix dernières années.

Lire aussi :  Ce scandale des eaux en bouteille : L'Élysée, au courant des tricheries de Nestlé depuis 2022 !

Donald Trump espère que l’augmentation des tarifs douaniers encouragera les entreprises à rapatrier leurs activités aux États-Unis. Un retour massif des usines sur le sol américain reste cependant incertain. Des experts de Wedbush, cités par le magazine économique Fortune, estiment que le retour, ne serait-ce qu’une fraction des chaînes d’approvisionnement d’Apple, dont 80 % des produits sont fabriqués en Chine selon une évaluation d’un cabinet d’analyse, coûterait environ 30 milliards de dollars et prendrait au minimum trois ans.

Partagez l'article avec vos amis :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut