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ToggleUn procès symbolique contre un géant de l’agrochimie
Le tribunal de Vienne, en Isère, s’apprête à entendre les attaques d’une famille contre la multinationale Bayer-Monsanto ce jeudi 3 avril. Les parents de Théo, âgé de 17 ans, tiennent la firme responsable des graves malformations dont leur fils est né. En effet, pendant sa grossesse, sa mère, ignorant qu’elle était enceinte, avait utilisé du glyphosate pour désherber son champ. Ce procès représente un moment crucial après des années de combat judiciaire.
Théo et sa mère ont partagé leur parcours difficile avec franceinfo, révélant les épreuves inutiles qu’ils ont rencontrées tout au long de cette bataille. L’été 2006, lorsque Sabine Grataloup a traité les plantes avec ce désherbant, elle n’avait rien d’autre à l’esprit que son travail. Ce n’est qu’après la naissance de son fils qu’elle a réalisé les graves conséquences de cette exposition.
« Lorsque Théo est arrivé au monde, cela a été un véritable choc, car ses malformations n’avaient pas été détectées lors des échographies. C’est mon mari qui a été le premier à s’apercevoir que quelque chose n’allait pas dans sa respiration, » se remémore-t-elle. Pour Théo, la première moitié de sa vie a été marquée par six mois en réanimation, suivis de 55 opérations médicales, une épreuve éprouvante pour la famille.
« Ça a été un cauchemar, un vrai cauchemar. »
Sabine Grataloup, mère de Théoà franceinfo
La naissance de Théo a ainsi donné le coup d’envoi à la lutte de sa famille contre Bayer-Monsanto. « C’est véritablement un combat de David contre Goliath, » commente Sabine. Après 17 ans d’efforts, ils se trouvent enfin à la veille d’une audience qui pourrait changer la donne. « Nous y sommes enfin ! C’est l’aboutissement d’années de recherches et de contacts avec des spécialistes, » exprime-t-elle avec émotion.
Des preuves du lien entre glyphosate et malformations
Un des points forts de la famille Grataloup réside dans le rapport du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides. En 2022, des experts ont reconnu un lien entre l’utilisation de glyphosate et les malformations dont souffre Théo, un facteur qui redonne espoir à sa famille. Présent lors de l’audience, Théo ressent une certaine anxiété face aux débats à venir, malgré sa détermination.
« C’est un peu stressant d’être confronté à tout ça. »
Théo, né avec de graves malformationsà franceinfo
Théo se bat non seulement pour lui-même, mais aussi « pour toutes les victimes des pesticides dans le monde, » déclare-t-il, sous le regard fier de sa mère. « Il m’impressionne constamment par sa force. Les enfants qui traversent des épreuves médicales difficiles montrent souvent une résilience incroyable. La maturité qu’il possède aujourd’hui témoigne de sa volonté de surmonter des obstacles, » confie Sabine.
Face à la question de savoir si ce long parcours judiciaire ne les fatigue pas, la réponse de Théo et sa mère est claire : « Nous nous battrons jusqu’à la fin. » De son côté, Bayer n’a pas souhaité faire de commentaires avant le procès, qui se prépare à être scruté de près.
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