L’activité des artisans du bâtiment enregistre une baisse de 5 % au premier trimestre par rapport à l’année précédente, malgré un contexte a priori favorable.
« Nous sommes négligés et sous-estimés par l’ensemble du gouvernement », s’inquiète Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), lors d’une intervention sur Franceinfo. Il insiste sur la situation alarmante de l’artisanat, qui a perdu 27 000 emplois au cours de l’année 2024. Après deux années de crise, il déclare : « Nous pensions traverser une période difficile passagère. Aujourd’hui, nos alertes au gouvernement ne portent pas leurs fruits, et nous sommes plongés dans une véritable crise structurelle. »
Pourtant, les indicateurs restent relativement positifs. « L’inflation est modérée, les taux de crédit demeurent bas et l’épargne atteint un niveau record de 18 %. Nous sommes face à un problème de confiance. » Ainsi, l’activité des artisans du bâtiment continue de se contracter, avec une baisse de 5 % observée cette année. Le président de la CAPEB exhorte le gouvernement à « investir dans la transition environnementale, la décarbonation, ainsi que dans des solutions d’habitat pour vieillir chez soi ».
La question du logement va au-delà du neuf
Jean-Christophe Repon souligne que « la question du logement en France n’est pas seulement liée au neuf ». Il dénonce une tendance à privilégier la construction neuve dans la réponse à la crise du logement. Il appelle le Premier ministre et les ministères concernés à « prendre en compte les défis que rencontre l’artisanat aujourd’hui. » Il rappelle aussi que « l’artisanat est un acteur clé dans le secteur du logement. »
Paradoxalement, le marché du neuf semble se redresser, avec une hausse des ventes. « Tandis que notre secteur, qui se concentre sur l’entretien et la rénovation énergétique, continue de souffrir. » Il ajoute : « Le défi majeur réside dans la mise à niveau des 5,7 millions de logements énergivores. »
