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Avec les déboires de British Steel, une nouvelle illustration de la crise de la sidérurgie en Europe
          Le sidérurgiste British Steel, filiale du chinois Jingye, a confirmé jeudi  la fermeture prochaine de ses hauts fourneaux de Scunthorpe, ainsi que d'autres installations au Royaume-Uni, invoquant des "conditions de marché difficiles et des pertes financières importantes".

Cette fermeture de British Steel : la triste réalité de la crise de la sidérurgie en Europe !

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British Steel annonce la fermeture de ses hauts fourneaux

Ce jeudi 27 mars 2025, British Steel, filiale du groupe chinois Jingye, a révélé son intention de fermer ses hauts fourneaux situés à Scunthorpe, au Royaume-Uni. Cette décision illustre une fois de plus les difficultés croissantes rencontrées par le secteur sidérurgique en Europe. Face à des « conditions de marché difficiles » et des pertes financières considérables, cette fermeture s’inscrit dans un contexte critique.

Dans une audition devant l’Assemblée nationale en début d’année 2025, Alain Le Grix de la Salle, directeur d’Arcelor-Mittal France, a signalé que « tous les sites européens présentent aujourd’hui des risques de fermeture » si des mesures appropriées ne sont pas mises en œuvre pour soutenir l’industrie. Le projet initial de British Steel de remplacer ses hauts fourneaux par des installations électriques a été abandonné. La direction a ainsi engagé une consultation avec les employés et les syndicats concernant d’éventuels licenciements pouvant affecter jusqu’à 2 700 travailleurs.

Actuellement, la fabrication d’acier ne reste pas économiquement viable, avec des pertes s’élevant à près de 840 000 euros par jour. À peine appliqués, les droits de douane de 25 % instaurés par l’ancien président américain Donald Trump sur l’acier et l’aluminium importés frappent durement British Steel, déjà affectée par une faiblesse de ses marges financières, incapables de faire face à de tels coûts supplémentaires.

Impact dévastateur des tarifs douaniers américains

Les droits de douane américains viennent s’ajouter à une situation déjà critique en Europe, marquée par des coûts énergétiques élevés pour les grandes industries et une saturation du marché par l’acier chinois, vendu à des prix compétitifs. En 2024, la Chine a exporté entre 100 et 120 millions de tonnes d’acier, un volume équivalant à la consommation annuelle de l’Europe. Les producteurs européens, pesés par un fardeau fiscal et social plus lourd, sont dans l’incapacité de rivaliser. De plus, la demande domestique en Europe reste faible en raison d’une économie en ralentissement, aggravée par les nouvelles taxes instaurées par Trump.

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Au Royaume-Uni, Tata Steel, concurrent direct de British Steel, a également fermé son dernier haut fourneau au Pays de Galles à la fin de 2024, entraînant la perte de 3 000 emplois. En Allemagne, le groupe Thyssenkrupp envisage de supprimer 11 000 postes d’ici 2030, soit près de 40 % de ses effectifs. En France, plusieurs sites d’Arcelor-Mittal sont également menacés, avec des investissements dans la décarbonation près de Dunkerque qui ont été suspendus, représentant 2 milliards d’euros en attente.

Les sidérurgistes européens ne réclament pas des subventions de Bruxelles, mais plutôt une réforme fiscale et réglementaire significative, en particulier concernant les coûts des émissions de carbone. Ce problème complexe nécessite des solutions durables et adaptées.

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