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ToggleImpact des nouveaux droits de douane américains sur les économies fragiles
Les répercussions des nouveaux droits de douane établis par les États-Unis se font sentir particulièrement dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique. Avec des taux pouvant dépasser 40 % au Cambodge et au Laos, et atteignant même 50 % au Lesotho, ces taxes frappent durement des économies déjà vulnérables. De nombreuses nations, telles que le Bangladesh, Madagascar et la Birmanie, font face à une situation alarmante suite à l’annonce de ces mesures par le président Donald Trump le 2 avril dernier. Des craintes de récession, la dévaluation des monnaies locales ainsi qu’une possible fuite des capitaux émergent face à cette nouvelle grille tarifaire.
Une menace pour les accords commerciaux internationaux
Ces droits de douane remettent en question des accords cruciaux au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), selon les experts interrogés par Franceinfo. Arnaud de Nanteuil, maître de conférences en droit international à l’université Paris-Est Créteil, appelle à considérer « le principe de taxation différenciée pour les pays en développement », qui avait été jusqu’à maintenant appliqué pour favoriser leur accès aux marchés des grandes puissances.
La mesure imposée par l’administration Trump remet en cause cette règle essentielle, maintenant neutralisée. Le ministre du Commerce sud-africain, Parks Tau, a réagi en demandant une réforme de l’OMC, mettant en avant que « ces nouvelles taxes perturberont profondément les échanges commerciaux ». Il a également alerté sur les impacts négatifs que cela pourrait avoir sur l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord entre les États-Unis et plusieurs pays africains.
« Plusieurs nations en développement se retrouvent désormais avec les mêmes taxes que les pays développés, ce qui constitue une remise en cause totale du traitement différentiel prévu par l’OMC. »
Arnaud de Nanteuil, économisteà Franceinfo
En pratique, ces nouvelles taxes américaines imposent des droits pouvant atteindre 50 % sur certains produits en provenance de pays tels que l’Asie et l’Afrique, comme le Lesotho, comme l’a rapporté la chaîne CNBC. Cela marque la fin de toute distinction entre pays développés et pays en développement.
Comment faire face à ces nouveaux défis ?
Les conséquences pour de nombreux pays émergents s’annoncent sévères. Au Bangladesh, où le secteur textile représente un moteur de croissance, des droits de douane de 37 % ont été instaurés. Madagascar, célèbre pour sa vanille, verra ses produits taxés à hauteur de 47 %. Au Cambodge, où près de 18 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté selon la Banque asiatique de développement, la taxe atteint 49 %. « De telles impositions rendent presque impossible l’importation », s’inquiète Arnaud de Nanteuil.
La situation est d’autant plus compliquée pour ces économies, souvent très dépendantes d’exportations concentrées dans quelques secteurs. « Imposer 47 % de taxes sur la vanille malgache aura inévitablement un impact significatif sur l’économie nationale », analyse pour sa part Pauline Wibaux, économiste au Centre français d’études et de recherches en économie internationale (Cepii).
Arnaud de Nanteuil prévoit également « une spirale récessionniste » qui sera difficile à gérer dans les pays affectés. Contractions de la consommation, fermetures d’usines, pertes d’emplois et augmentation de la pauvreté sont envisageables.
« Sans une forte consommation intérieure et une économie dépendante des exportations, il n’y a ni levier ni moyen pour amortir le choc. »
Arnaud de Nanteuil, économisteà Franceinfo
Une question cruciale demeure : comment ces pays vont-ils compenser ces pertes? « Ils pourraient chercher à établir des partenariats commerciaux avec d’autres nations et envisager des accords de libre-échange avec des puissances économiques capables d’absorber leurs productions, comme les membres de l’Union européenne », suggère Arnaud de Nanteuil.
Néanmoins, Pauline Wibaux note que cette approche reste délicate. Des géants comme la Chine, également touchée par cette guerre commerciale, vont rediriger leurs propres exportations vers d’autres marchés. Les plus petites économies pourraient rencontrer des difficultés pour s’imposer lors des négociations. « Peut-être verra-t-on émerger une nouvelle dynamique de libre-échange, cette fois sans les États-Unis », conclut Arnaud de Nanteuil.
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