Pourriez-vous nous parler brièvement de votre parcours ?
Actuellement, j’occupe le poste de consultant senior en digital et data analytics, avec un profil hybride qui allie expertise en data, produit et marketing digital. J’ai débuté ma formation dans le domaine de l’ingénierie, ce qui constitue ma base académique. Par la suite, j’ai approfondi mes compétences en marketing digital en suivant le MBA Spécialisé Digital Marketing & Business (MBADMB) à l’EFAP.
Grâce à ce parcours, j’ai eu la chance de participer à d’importants projets liés à la data et aux produits dans divers secteurs, notamment l’industrie, le secteur bancaire et financier, avant de me tourner vers la grande distribution. En novembre 2021, j’ai intégré Edenred France en tant qu’analyste digital. Cette expérience m’a offert une plongée enrichissante dans le domaine de la data, permettant ainsi une meilleure compréhension des données utilisées.
Pourquoi avez-vous choisi de suivre un double cursus en ingénierie et en marketing digital ?
Au commencement de ma carrière, je cherchais encore ma voie. Étant passionné par les mathématiques et la physique, j’ai opté pour des classes préparatoires afin d’intégrer une grande école d’ingénieurs. Cela m’a conduit à obtenir un diplôme d’ingénieur en génie industriel à l’ESITH de Casablanca.
En parallèle, j’avais un intérêt marqué pour le digital et le marketing. Ma curiosité m’a poussé à m’intéresser aux réseaux sociaux et à comprendre comment ces plateformes utilisent le retargeting pour m’afficher des publicités personnalisées. Pour approfondir mes connaissances dans ce domaine, j’ai complété ma formation avec le MBADMB.
Quels bénéfices tirez-vous de cette double compétence ?
Mon parcours en ingénierie m’a fourni une rigueur analytique et des compétences en modélisation des problèmes. Le MBADMB de l’EFAP m’a permis d’acquérir le vocabulaire nécessaire en marketing et communication, ainsi qu’une compréhension approfondie des usages du digital.
Cette double compétence me permet aujourd’hui de servir de pont entre les équipes techniques et commerciales, facilitant la transmission des messages et l’adhésion à la stratégie en place.
Face aux défis numériques, je m’efforce de bien cerner la problématique, de l’analyser, puis d’apporter des solutions. Mon approche d’ingénieur m’aide à répondre aux besoins dans un contexte d’amélioration continue.
Lors du lancement d’un produit digital, tel qu’un site web, il est indispensable de le mettre à jour régulièrement pour l’optimiser. Grâce à mon expérience en ingénierie, j’ai adopté un « esprit Kaizen », qui favorise l’amélioration continue des produits.
Durant plus de trois ans, vous avez été digital analytics manager chez Edenred France. Pouvez-vous décrire votre rôle et vos principales missions ?
Ma mission principale consistait à élaborer une stratégie de gouvernance afin d’harmoniser la collecte des données marketing sur l’ensemble des produits d’Edenred. J’ai également défini l’équipe IA et accompagné les équipes métiers pour mieux comprendre leurs besoins. L’objectif était d’améliorer l’exploitation des données, leur segmentation et leur présentation pour les différentes équipes.
Cette expérience a été très enrichissante, car j’ai pu collaborer étroitement avec les équipes métiers, produits et techniques, tout en ayant une vision globale des différents secteurs d’activité.
Vous venez de lancer votre activité de consultant digital et data analytics en freelance. Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce choix ?
Mon expérience chez Edenred France m’a permis d’acquérir la liberté de travailler en tant que freelance, me donnant l’autonomie nécessaire pour développer ma clientèle et les conseiller. Je collabore notamment avec Leroy Merlin, où j’apporte mon expertise. Concrètement, j’assiste les équipes métiers dans le département de communication à tirer parti des données disponibles, tout en respectant un esprit d’amélioration continue.
Comment le marché de l’analyse des données évolue-t-il avec l’IA et comment comptez-vous apporter votre expertise aux entreprises ?
Aujourd’hui, les entreprises peuvent rencontrer des difficultés pour analyser leurs données. Il était souvent nécessaire d’avoir des profils de data analysts pour transformer les données brutes en informations exploitables.
Avec l’IA, les entreprises disposent de quantités de données bien plus importantes à analyser, mais il est essentiel de rester focus sur les objectifs. Il convient toujours de s’interroger sur la finalité des données collectées.
Ma démarche en entrant chez un nouveau client consiste d’abord à bien comprendre pourquoi il souhaite collecter ces données et le besoin qui en découle. Est-ce pour améliorer la visibilité sur les réseaux sociaux ? Ou optimiser l’expérience utilisateur de son site ? Une fois l’objectif clé défini, j’élabore une stratégie de collecte de données en adoptant une approche de « reverse engineering » pour fixer les critères nécessaires afin d’atteindre ce but.
Grâce à l’IA, nous pouvons facilement faire évoluer les choses, simplifiant ainsi le processus d’analyse et permettant de prendre des décisions rapidement.
Quels outils utilisez-vous quotidiennement et pourquoi ?
Tout d’abord, il y a les outils d’analyse comme Google Analytics ou Piano Analytics, qui permettent de suivre le comportement des utilisateurs sur un site web pour identifier les zones d’amélioration nécessaires.
Ensuite, j’utilise AB Tasty, qui facilite les tests des pages de destination pour convertir efficacement les utilisateurs sans nécessiter l’intervention de développeurs, ce qui fait gagner un temps précieux.
Il est également essentiel d’évoquer Google Tag Manager (GTM), un gestionnaire de balises qui permet d’implémenter rapidement le tracking. Si je souhaite suivre un événement, comme le nombre de clics sur un bouton d’inscription, GTM facilite cette tâche en envoyant directement les données à Google Analytics pour le suivi.
Enfin, j’utilise des outils tels que Looker Studio, BigQuery et Microsoft Power BI pour la visualisation des données.
En résumé, GTM collecte les données, Google Analytics les analyse et Power BI les visualise.
Je m’appuie aussi sur des plateformes de gestion comme Jira, Notion ou monday.com, selon les entreprises, pour la communication et la collaboration ainsi que pour la priorisation des demandes des différentes équipes métiers.
Et pour ce qui est des outils d’IA ? Lesquels utilisez-vous le plus ?
Mes outils privilégiés sont ChatGPT et Google Gemini, que j’utilise souvent en alternance. L’un des gros avantages est de pouvoir les connecter directement à Google Analytics via des extensions, facilitant ainsi l’accès aux données pertinentes. Par exemple, pour connaître le nombre d’utilisateurs sur une période donnée, cela devient très simple sans devoir accéder aux dashboards traditionnels.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
C’est la sensation d’occuper un rôle stratégique, de se situer au cœur des données et de contribuer à la prise de décisions marketing et à la création de produits. Les données sont devenues un parfait levier de transformation. J’apprécie aussi d’aider les équipes à s’approprier ces données pour en tirer un maximum de valeur.
Avec la data, il n’y a pas de limites : il est toujours possible de proposer, tester et décider, quel que soit le secteur d’activité.
Je collabore avec des équipes responsables de l’acquisition média, du CRM, ainsi qu’avec des décideurs et des membres de comités exécutifs, les aidant à mieux comprendre les données.
Quels souvenirs gardez-vous du MBA Spécialisé Digital Marketing & Business (MBADMB) de l’EFAP ?
Il est essentiel de réaliser qu’avec l’évolution rapide des métiers et des technologies, les savoirs d’aujourd’hui peuvent devenir obsolètes demain. Ce que je retiens du MBADMB, c’est l’ouverture d’esprit qu’il favorise, l’apprentissage par projet basé sur des cas concrets, et la valeur du réseau.
Le MBADMB a été un véritable accélérateur pour ma carrière.
Cette formation nous incite à sortir du cadre traditionnel, à travailler en groupe et à développer un esprit d’équipe. Je me souviens d’un projet pour une entreprise du secteur financier où nous devions élaborer une stratégie de communication sur les réseaux sociaux, un défi très concret.
Ce programme enseigne également des compétences essentielles, comme le pitch, la conviction, et la capacité à livrer des projets même dans des délais serrés, ce qui implique un bon contrôle du stress. Parmi d’autres compétences douces, j’ai aussi appris à m’exprimer en public avec clarté et assurance.
C’est une formation qui s’aligne parfaitement sur le rythme du monde professionnel actuel.
Quels sont vos projets professionnels à court et moyen terme ?
Dans un avenir proche, je me concentre sur le développement de mon activité en freelance. J’aspire à découvrir comment la data est exploitée dans divers secteurs et à apporter mes conseils, en particulier en matière d’automatisation marketing avec l’IA.
A moyen terme, j’envisage de créer une agence spécialisée en data marketing et de lancer un outil SaaS dédié à l’optimisation des performances digitales via l’IA. J’ai remarqué un réel besoin d’automatisation dans ce domaine, afin d’éviter la répétition de tâches similaires. Les professionnels ont besoin d’outils pour analyser leurs performances, avec des check-lists et des lignes directrices claires selon leurs objectifs.
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui envisagent de se lancer dans la voie du digital ?
Il est primordial d’avoir un certain goût pour la compréhension des données et d’être attiré par le domaine de la communication et des réseaux sociaux. Je recommande de commencer par définir votre projet, puis de tester, apprendre et vous adapter. Les erreurs font partie du processus. Il est crucial d’apprendre d’elles et de ne pas se décourager.
N’ayez pas peur de vous familiariser avec les outils numériques. Le digital est un domaine en perpétuelle évolution. Ne patientez pas d’être devenu expert pour vous lancer. L’apprentissage passe par la pratique.
Je suis fier d’être intervenant au MBADMB. Je conseille mes étudiants : n’oubliez jamais d’apprendre en continu et d’évoluer dans votre métier afin de rester des experts. La curiosité est un atout majeur dans cet univers.
Pour en savoir plus sur le programme du MBA Spécialisé Digital Marketing & Business, participez au webinar organisé par l’EFAP le jeudi 19 juin à 18h30. Inscription ici.
