Les quadras face aux défis du monde professionnel
La perception des cadres de la quarantaine, souvent désignés sous le terme de « quadras », dans le milieu professionnel contemporain est explorée dans une étude conduite par le cabinet conseil Georges, en partenariat avec Arthur Hunt, expert en ressources humaines et chasse de têtes. Cette investigation, réalisée auprès de cadres français âgés de 35 à 49 ans, couvre des entreprises de toutes tailles et se veut être une première sur une tranche d’âge souvent oubliée. Les quadras jouent un rôle fondamental dans les changements et transformations que connaît le monde des affaires ces dernières années, et continuent à enrichir cet élan. Cette analyse paraît particulièrement pertinente alors que les entreprises françaises sont en pleine mutation, tant sur le plan énergétique que numérique, tout en faisant face à une pression croissante dans un contexte de concurrence internationale très serré.
Les cadres du secteur privé se questionnent sur leur place au sein de leur entreprise ainsi que sur leurs opportunités d’évolution. Pour résumer, ils éprouvent une sensation de stagnation professionnelle. À ce stade de leurs carrières, où ils se trouvent généralement à mi-parcours, un manque de motivation se fait sentir. Cela pourrait les amener à une implication réduite, voire à un désengagement. Les répercussions de la pandémie de Covid-19 sont également révélatrices ; beaucoup espéraient qu’elle marquerait le début d’un renouveau, mais il semble que leurs attentes aient été déçues.
L’examen des témoignages recueillis indique que la montée en responsabilités est perçue davantage comme une source de stress que comme un moyen d’avancement ou de fulfillment professionnel. Lorsqu’on interroge les quadras sur leur relation au travail, le terme « fatigue » se distingue clairement, cité par 32 % d’entre eux. Le mot « implication » arrive en deuxième position avec moins de 30 %, tandis que les termes « performance » et « ambition » se classent respectivement en cinquième et neuvième positions.
Un écart significatif entre les sexes
Une dissonance notable se fait jour dans les réponses selon le sexe des cadres. Il n’est pas surprenant de constater que les femmes occupant des postes de cadre à la quarantaine gèrent en moyenne des équipes de taille inférieure à celles de leurs homologues masculins. Les hommes déclarent en moyenne avoir 24 personnes sous leur responsabilité, tandis que les femmes en dirigent moins de 15.
Cette enquête du cabinet Georges pour Arthur Hunt interpelle les dirigeants d’entreprises sur la nécessité d’une réelle réflexion stratégique. Les quadras, représentant un vivier de talents voués à des rôles de leadership, semblent insuffisamment stimulés, soutenus ou encouragés par leur hiérarchie. Cette situation soulève des questions cruciales, notamment à un moment où la réindustrialisation de la France et le renforcement de la compétitivité de nos entreprises sont plus que jamais nécessaires dans un environnement international complexe.
