Des formations innovantes pour sensibiliser aux addictions au travail

Pour renouveler les formations traditionnelles sur les risques d’addiction au travail, telles que l’alcool ou les drogues, certaines entreprises optent pour des méthodes interactives comme des quiz ou des escape games. Ces approches ludiques visent également à diminuer les risques d’accidents sur le lieu de travail. 🎲

Près de la moitié des travailleurs français affirment côtoyer des collègues ou des supérieurs confrontés à des comportements addictifs. Face à cette situation préoccupante, de nombreuses entreprises et collectivités s’engagent à sensibiliser leur personnel afin de prévenir ces risques. Le cabinet de conseil GAE a mis en place des ateliers ludiques intégrant des quiz et des escape games pour remplacer les sessions classiques axées sur les diapositives. Ces nouvelles méthodes permettent d’aborder des thématiques encore souvent considérées comme taboues et favorisent un dialogue ouvert.

Lors d’une activité, Amandine, employée dans le secteur de l’assurance, doit remplir des verres à vin, à bière, et à whisky avec de l’eau, comme si c’était de l’alcool. L’objectif ? Connaître les limites légales concernant l’alcool au volant. « Nous avons tendance à être trop généreux », admet Amandine, réalisant qu’elle a versé trop de liquide par rapport à la quantité autorisée pour une conduite sécurisée, comme le lui souligne la formatrice.

Encourager l’échange sur des problématiques sérieuses

Un autre jeu organisé consiste en un escape game inspiré d’un faux pot de départ. Chaque participant représente un personnage ayant une addiction, que les autres doivent tenter d’identifier. « On remarque que Marion a laissé une empreinte de rouge à lèvres sur un verre, explique Thomas, de GAE. Mais il se trouve que de nombreux verres portent également des marques similaires. Cela nous amène à la conclusion qu’elle a ingéré une quantité excessive d’alcool. »

Ces activités stimulantes permettent de mieux comprendre les dangers liés à des dépendances telles que l’alcool, le tabac ou même les écrans. « L’aspect enquête et la résolution d’énigmes favorisent une meilleure mémorisation des messages préventifs tout en abordant les problématiques de manière légère avant de confronter des sujets plus graves », souligne Thomas.

Augmentation des comportements à risque depuis la pandémie

Actuellement, environ 20% des accidents de travail sont attribués à des addictions, d’après les données du cabinet de conseil. « Les addictions aggravent tous les types de risques professionnels, y compris les risques routiers et psychosociaux, ainsi que les chutes pieds joints, » remarque Alexis Peschard, le président de GAE Conseil.

Pour prévenir ces accidents, de plus en plus d’entreprises font appel à l’expertise de cet addictologue, surtout depuis cinq ans. « Avant la pandémie, certains secteurs étaient principalement focalisés sur les risques physiques de leurs activités, comme l’industrie ou le bâtiment, » précise Alexis Peschard. « L’après-Covid a éveillé les consciences au sein des entreprises qui ont constaté une altération de la santé mentale de certains salariés en télétravail. Des problématiques d’addiction sont apparues, particulièrement dans les secteurs tertiaires, mais aussi du côté des collectivités locales et des établissements de santé. »